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Le Jeu des rôles
Luigi Pirandello

Distribution

Mise en scène : René Loyon
Assisté de : Martine Laisné

Traduction : André Bouissy
Dramaturgie : Huguette Hatem
Décor : Nicolas Sire assisté de Barbara Crutz-Pachiaudi
Lumière : Laurent Castaingt
Costumes : Nathalie Martella
Maquillages/coiffures : Sandrine Roman
Décor réalisé par l'atelier du Théâtre Marigny
Costumes réalisés par Costumessa/Lyon

avec :

Pierre Casadei : Barelli, un Monsieur ivre,
Aristide Demonico :  Filippo, dit Socrate, domestique de Leone Gala, un voisin,
Enrico Di Giovanni : Guido Venanzi, amant de Silia,
Jean- Claude Durand : Leone Gala, un voisin,
Patrick Guérineau : Le jeune Marquis Miglioriti
Martine Laisné : Clara, femme de chambre de Silia,
Chantal Mutel : Silia, femme de Leone Gala,
Rémi Secret : le docteur Spiga, un Monsieur ivre.


Une production Compagnie R.L., subventionnée par la DRAC Ile de France,
avec l'aide de la Ville de Paris et le soutien de I'ADAMI

Note d'intention

Leone Gala appartient à cette catégorie des raisonneurs fous qui peuplent étrangement la scène pirandellienne. En butte à l'hostilité d'un monde qui lui assigne une identité aussi problématique qu'irrévocable (en l'occurrence, celle de mari avec droits et devoirs afférents), il soigne sa blessure existentielle, son empêchement d'être, par la théorie, celle du surenchérissement : mari, il le sera jusqu'au bout, jusqu'à l'absurde.

Etant entendu une bonne fois que le système des valeurs morales affichées et la distribution des rôles sociaux n'ont d'autre but que de masquer les pulsions primitives et l'impitoyable cruauté des comportements réels Leone s'estime autorisé à pratiquer un machiavélisme tranquille qui mènera à une manière de meurtre. Drôle de raison que celle qui aboutit, sous couvert de rester en dehors des coups (en dehors du coup d'une société fondée sur le mensonge) à la destruction de l'autre. Et paradoxale façon de prendre à son compte la fameuse injonction de Saint-Paul demandant aux chrétiens d'être dans le monde sans être du monde.

Ne pas être celui que les autres veulent que je sois. Ne plus être soi-même. Echapper à une identité fallacieuse (changer de nom, changer de peau, comme "Feu Mathias Pascal", le héros du fameux roman de Pirandello). Ainsi va le petit monde pirandellien où chacun, cloîtré dans une douloureuse conscience de soi, une irréductible solitude, ne pouvant voir dans la vie sociale que l'absurdité ou le ridicule des conduites collectives, n'a d'autre ressource que d'élaborer des stratégies d'évasion. Rêves de fuite, solutions salvatrices, dédoublements, la folie comme dernière échappatoire : ainsi se constitue, au-delà de la vraisemblance réaliste et des apparences de la comédie bourgeoise, l'étrangeté onirique du théâtre de Pirandello.

Dates

Besançon - CDN

11 Mai 1999

Paris - Théâtre 13

09 Mars 1999 au 17 Avril 1999

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