Distribution

Mise en scène : René Loyon

Traduction : 
Camille Dumoulié
Jean-Paul Manganaro
Editions Desjonquères

Costumes : Nathalie Martella
Lumières : Stéphane Deschamps

avec :
Chantal Mutel 
François Noury

Remerciements à Nicolas Sire

Une production de la Compagnie RL

Note d'intention

"Son rire naissait de la douleur et cachait dans sa profondeur quelque chose de forcené".

De celle-là, Esprit-Madeleine, on ne parle pas : si l'on mentionne, dans les "petits classiques", le premier enfant de Molière, c'est qu'il eut le très grand honneur d'avoir Louis XIV pour parrain. Du reste, ce fils mourut très vite. Les autres, les petits morts, s'effacent derrière les pièces, les cabales, les luttes perpétuelles de Molière. Silence sur sa fille, la seule survivante, silence volontaire de sa part à elle, jusqu'à cette conversation, imaginée par Giovanni Macchia, avec un jeune admirateur passionné de Molière.

Elle avait huit ans à la mort de son père, et peut-être que le personnage de Louison, du MALADE IMAGINAIRE, a été écrit pour elle. Mais Esprit-Madeleine n'a jamais voulu être actrice. Bâillonnée par la contradiction entre Famille et Théâtre elle porte la mélancolie de son père, mais assagie, plus douce que ne l'ont connue ses contemporains, qui ne se sont pas gênés pour railler ELOMIRE HYPOCONDRE (anagramme de Molière), malade imaginaire, selon eux, atrabilaire amoureux, et donc Misanthrope, d'humeur sombre et chagrine. Elle ne dit mot.
Jusqu'à ce que... En lui donnant la parole, Macchia pose une énigme : qu'est-ce qui lui fait rompre le silence ? Que dit-elle d'elle-même et de son père, avec les pleins et les creux de sa parole sur lui ?

La Fille de Molière, c'est le mystère du théâtre, les blancs du texte, là où joue l'acteur. Y compris l'acteur Molière, si puissant, du fond obscur de son tourment, à déclencher le rire.

Dates