Rêve d'automne
Jon Fosse
Distribution
Traduit du norvégien par Terje Sinding
L'Arche, éditeur et agent du texte représenté
Mise en scène : René Loyon
avec :
Pierre Barrat : Le Père
Anne Bellec : La Mère
Catherine Benhamou : Gry
Marie Delmarès : La Femme
Serge Maggiani : L'Homme
Décor : Nicolas Sire
Costumes : Nathalie Martella
Lumières : Laurent Castaingt
Assistante à la mise en scène : Catherine Benhamou
Maquillages/coiffures : Sandrine Roman
Direction technique : François Sinapi
Une production Compagnie RL
Note d'intention
Jon Fosse est un mélancolique. Certes.
La mélancolie, on le sait, c'est l'humeur
noire ; mais c'est aussi, comme l'a montré une brillante exposition à elle
consacrée, un questionnement crucial sur le monde :
« La grandeur de l'homme aujourd'hui comme hier est dans sa déchirure. C'est le
mal de vivre qui nous donne la raison de vivre et la passion de créer. Les
slogans mille fois répétés d'une société « positive » sont infiniment
désespérants et fabriquent chaque matin des millions de dépressifs. Il est
temps de recommencer à réfléchir et à vivre », souligne admirablement Jean
Clair, organisateur de la dite exposition.
Cette invitation à réfléchir et à vivre est celle-là même qui marque l'œuvre de Jon Fosse, bien au-delà des clichés en usage sur le vague à l'âme des pays nordiques. Rien de morbide dans cette œuvre si singulière, mais une sensibilité particulière, une attention aiguë, à tout ce qui fait problème dans nos vies de tous les jours : la pérennité du couple, le désir d'enfant, la difficulté d'être père, la réalité de l'amour… Il y a curieusement dans l'écriture de Jon Fosse, qu'on pourrait trop hâtivement qualifier de « métaphysique » tant la fuite du temps, la vanité des choses, la fugacité des sentiments s'y font constamment sentir, une dimension extrêmement concrète. Au delà de l'angoisse propre à la condition humaine, il peint par touches légères, avec une exemplaire économie de moyens et des mots d'une irradiante poésie quelque chose comme un état du siècle, un état du monde. Et nous lui sommes infiniment reconnaissants de cette approche sensible qui, entre onirisme et réalisme, loin de toute vérité assénée, nous permet de réfléchir aux temps de grands chambardements qui sont les nôtres.
Dates
Paris - Théâtre de l'Etoile de Nord
15 Janvier 2007 au 17 Février 2007